« Aujourd’hui le sujet n’est plus négociable, fournisseurs comme marques doivent avancer ensemble pour atteindre leurs objectifs de développement durable », pointe d’emblée Carl Allain, Directeur général d’Arcade Beauty Europe. La filiale du groupe Arcade Beauty a nommé en début d’année Claudie Guérin Guilbaud, auparavant directrice qualité, au poste de directrice RSE Europe avec pour objectifs de formaliser les actions déjà engagées et de participer à la définition de la nouvelle stratégie.
« Tous les acteurs de la cosmétique et de la parfumerie ont changé de vision. Nos grands comptes ont tous pris des engagements importants en termes de RSE. Cela va transformer l’ensemble de la filière », poursuit Carl Allain.
Pour autant, le sujet n’est pas nouveau pour le fabricant d’échantillons et de mini-produits cosmétiques mais, à l’heure d’évolutions réglementaires drastiques et de changements des préférences de consommation, il s’agit de passer à une nouvelle étape.
« Arcade Beauty Europe a initié l’année dernière un diagnostic de l’ensemble de ses sites, pour faire le point sur les actions déjà engagées, que ce soit sur le plan environnemental, le bien-être des employés et l’impact sur les communautés », explique Claudie Guérin Guilbaud. Sur cette base, l’entreprise a bâti une stratégie autour de quatre piliers : conformité produit et innovation, achat et éthique des affaires, excellence opérationnelle, implication du personnel et intégration dans les communautés.
Label LUCIE et scores RSE
L’entreprise s’est ainsi fixée pour objectif d’obtenir le label LUCIE à l’horizon 2025 pour l’ensemble de ses sites industriels. Adossé à la norme ISO 26000 sur la responsabilité sociétale des entreprises, ce label décline en principes d’actions les sept points clefs de la norme : respect des intérêts des consommateurs et des clients, préservation de l’environnement, loyauté et responsabilité sur les marchés, valorisation du capital humain, respect des droits fondamentaux de la personne, équilibre entre intérêts de l’entreprise et intérêt général et transparence du système de décision et de contrôle.
Actuellement, les six sites d’Arcade Beauty Europe sont évalués par Eco Vadis avec déjà quatre médailles d’or et deux médailles d’argents. L’entreprise vise un objectif tout en or pour l’ensemble de ses sites. De son côté, l’entité Arcade Beauty Europe est également évaluée par le CDP (Carbon Disclosure Program) et vise une notation AAA en 2025.
Arcade Beauty va par ailleurs définir des scores RSE pour l’ensemble de ses technologies et produits. Réalisés sur la base d’analyses de cycles de vie, ces scores seront communiqués aux clients de l’entreprise avec des propositions alternatives offrant de meilleurs scores par rapport aux produits existants.
Innovations durables
Le fabricant d’échantillons s’engage par ailleurs à réaliser un gain RSE pour chaque nouveau produit. L’entreprise a lancé des recherches dans ce sens pour l’ensemble de ces technologies (sachets, thermoformés, etc.). Un sachet recyclable est en phase de conception et devrait être présenté à Luxe Pack Monaco. L’entreprise déploie également des solutions en APET PCR et affirme être d’ores et déjà capable d’utiliser 50% de PCR sur le thermoformé. Des illustrations concrètes seront présentées à l’occasion du salon Luxe Pack.
Sur cette base, Arcade Beauty s’engage à ce que 80% de ses produits contiennent des matériaux recyclés et à ne proposer que des produits 100% recyclables d’ici 2025. « Cela implique d’évoluer vers des solutions mono-matières ou des matières facilement séparables, » précise son Directeur général.
Approvisionnements responsables
Pour ses achats, second pilier de sa politique RSE, Arcade Beauty Europe a déjà pris de nombreuses initiatives : cartons certifiés FSC, politique anti-corruption, plan de réduction des émissions de CO2. L’entreprise prévoit aussi d’établir une grille d’évaluation de ses fournisseurs ainsi qu’un système de traçabilité de ses approvisionnements. Par ailleurs, un processus de relocalisation des productions a été engagé.
« Nous avons déjà rapatrié en France des fabrications faites aux États-Unis et nous continuons ces transferts pour ne plus avoir à importer de produits de nos sites en Amérique du Nord. En relocalisant, on réduit considérablement l’impact CO2 des produits. En 2018, 196 tonnes équivalent CO2 ont été économisées, et nous prévoyons de dépasser 250 tonnes en 2019 », explique Carl Allain. Ce processus devrait aussi concerner des productions asiatiques. « L’idée est que chaque région (Amérique du Nord, Europe, Asie et Brésil) soit autonome pour servir les marchés locaux ».
Réduction de l’impact des opérations
En ce qui concerne l’excellence opérationnelle, le troisième pilier, de nouveaux objectifs ont été intégrés, notamment en matière de réduction des consommations d’énergie (GES), des émissions de COV et des quantités de déchets. « Pour chaque site nous allons mesurer le taux d’émission de CO2 par rapport au nombre d’unités produites avec l’objectif de le réduire de 10% chaque année. Il en sera de même pour les déchets, qui devront diminuer de 10% par tonne de produit », indique Carl Allain.
Pour cela, Arcade Beauty investit dans de nouvelles technologies. L’installation de filtres à base de silice prévue sur le site Socoplan-Socoprint permettra, par exemple, de mieux traiter les COV émis lors des opérations d’impression.
Des équipes impliquées
Le dernier pilier, l’implication du personnel et l’intégration dans les communautés, a déjà fait l’objet de nombreuses initiatives. « On a beaucoup investi dans la formation de l’ensemble de nos collaborateurs autour des valeurs d’Arcade Beauty. Nous avons mené fin 2018 une enquête anonyme de satisfaction et de culture d’entreprise nous permettant de poursuivre nos actions d’implication de nos équipes. Sur Thouars, en collaboration avec la région Nouvelle-Aquitaine, Socoplan a contribué à la création d’une formation de technicien de machine de remplissage de sachet », détaille Carl Allain.
Enfin, la « semaine de la sécurité » organisée chaque année va être transformée en « semaine RSE ». Des formations internes et des initiatives externes seront notamment proposées aux salariés des sites d’Arcade Beauty Europe.
Sur tous ces sujets, les différents sites du groupe en Europe vont se concerter et aligner leurs pratiques. Ce qui se fait en Europe, sera ensuite dupliqué au niveau mondial. « Il est clair que la pression est plus forte en Europe, mais nos clients sont globaux. Nos grands comptes américains ou brésiliens ont eux aussi mis en place des démarches exigeantes… Notre travail permettra aussi aux autres entités du groupe de gagner du temps », conclut Carl Allain.