Pour sa première grande exposition depuis sa rénovation et une longue période de fermeture liée à la pandémie, le Musée du Domaine Royal de Marly met à l’honneur l’art de s’apprêter à la cour des souverains français, aux 17e et 18e siècles. La centaine d’accessoires de mode et de beauté [1], pour les hommes ou les femmes, réunie pour l’occasion et mise en regard des tableaux, sculptures, dessins, gravures et mobilier de l’époque, laisse entrevoir la naissance de ce qui deviendra la brillante industrie française du luxe.
À Versailles, l’étiquette et le cérémonial de cour amènent la noblesse et son entourage à rivaliser dans l’art du paraître et de la coquetterie. Chaque accessoire, chaque geste, chaque attitude répond à des normes, à des codes qui ne cessent de changer, accélérant l’évolution des modes. L’aristocratie, à la suite du roi, tient à marquer son rang et sa spécificité. Les costumes et chaussures sont embellis de nombreux atours (broderies, dentelles, rubans et boucles), que viennent compléter une multitude d’accessoires (chapeaux, perruques, bijoux), de produits de beauté et de parfums, mêlant raffinement et ostentation.
L’exposition propose de découvrir cet art de se parer en six étapes, de la tête aux pieds : les coiffures à la cour ; les attributs de la beauté pour le maquillage et l’embellissement du visage, du décolleté et des mains, seules parties visibles du corps ; l’apparat olfactif et ses accessoires ; les ornements du vêtement ; les bijoux et objets de galanterie ; et enfin, le soulier et ses parures.
Les objets réunis par Karen Chastagnol et Anne Camilli, co-commissaires de l’exposition, montrent comment se développe, à la fin du 17e, puis au 18e siècle, un intérêt pour la galanterie de poche, avec de nombreux objets précieux – tabatières, éventails, carnets, étuis à mots doux, pots et flacons pour baumes et parfums – réalisés par des artisans dont on ne connaît finalement que peu de choses, mais dont l’inventivité et la créativité ont été et demeurent une source d’inspiration considérable pour les joailliers, verriers, couturiers, parfumeurs et designers qui, aux 19e et 20e, ont créé l’industrie du luxe.
Âge d’or des gantiers-parfumeurs, les 17e et 18e ont vu se répandre à la Cour une panoplie très diversifiée de parfums, principalement réalisés à partir d’eaux florales, utilisés sans distinction par les hommes et les femmes. Au XVIIᵉ siècle, l’eau de fleur d’oranger a la préférence de Louis XIV, tandis qu’au XVIIIᵉ siècle, les eaux florales les plus consommées sont l’eau de rose et l’eau de lavande. En s’inspirant des recettes parvenues jusqu’à nous et en s’efforçant d’utiliser des produits aussi proches que possibles de ceux disponibles à l’époque, Bruno Jovanovic, Senior parfumeur Firmenich a recréé trois parfums emblématiques des goûts et préférences des trois souverains de la période.
À découvrir et à sentir jusqu’au 27 août 2023 : Musée du Domaine Royal de Marly, 1 Grille Royale, Parc de Marly, Marly-Le-Roi.